Après Grenoble, l’association étend son dispositif d’aide aux femmes victimes de violences dans le Rhône, avec le soutien de DAPAT Foncière sociale et de partenaires locaux.
« Ça déménage » en six questions essentielles :
- Qu’est-ce qui vous a motivé à essaimer votre projet à Lyon ?
L’antenne de Lyon a été portée par l’une des membres du CA du siège de l’association. Nous
étions de plus en plus sollicité·es par des structures du département du Rhône, ce qui a justifié
notre essaimage plus rapide que prévu sur un autre département que celui de l’Isère. Perrine LAQUAZ est désormais responsable de l’antenne.
Les publics concernés sont les mêmes que pour notre antenne grenobloise : nous apportons une aide matérielle et logistique gratuite aux femmes victimes de violences (intrafamiliales, traite des êtres humains, parcours d’exil, parcours de rue…), avec ou sans enfants en leur permettant de quitter le foyer violent en emportant avec elles leurs biens personnels. Nous proposons de stocker gratuitement ces affaires dans des lieux sécurisés ou de les livrer dans le nouveau logement de la bénéficiaire.
- Quels ont été les principaux défis rencontrés dans ce processus d’essaimage ?
Le premier enjeu a été d’identifier tous les acteurs préexistants sur l’agglomération lyonnaise.
Notre objectif est d’apporter une aide complémentaire et non de “prendre la place de”, raison pour
laquelle nous avons fait le choix de ne développer, pour l’instant, que le dispositif de
déménagement en urgence. Des structures lyonnaises proposent en effet déjà des activités de
ressourcerie similaires à celle de notre antenne grenobloise.
Le deuxième enjeu est autant financier que lié aux ressources humaines. Il est en effet difficile de
mobiliser des équipes uniquement bénévoles (disponibles surtout les week-end, à l’inverse des
travailleur·euses sociaux·ales qui nous sollicitent), et l’embauche d’une personne en charge de la
coordination s’avère nécessaire, mais soumise à des financements que nous n’avons pas encore.
Tout dépendra donc de l’engagement financier des acteurs locaux.
- Comment la collaboration avec DAPAT Foncière Sociale vous a-t-elle accompagné dans cette étape ?
Nous devons beaucoup à DAPAT Foncière Sociale s’agissant de notre implantation sur l’agglomération lyonnaise. D’une part, en investissant dans un local à Grenoble, la foncière sociale a sécurisé nos activités dans l’agglomération grenobloise et a permis que nous puissions nous concentrer sur l’essaimage de notre dispositif.
La Foncière Sociale nous a mis en relation avec l’Entreprise des Possibles, qui nous a à son tour
grandement aidé dans l’identification des acteur·ices locaux·ales, mais également dans la mise à
disposition gratuite de locaux, et enfin dans l’achat d’un véhicule pour réaliser nos interventions,
en cofinancement avec DAPAT Foncière Sociale.
DAPAT Tisseurs de liens nous a également fourni de précieuses pistes stratégiques et de
partenariat avec des structures situées dans le département du Rhône et utiles au développement
de notre activité lyonnaise.
- Quels sont vos objectifs précis sur ce projet à Lyon ?
Nous avons pour objectif d’identifier d’ici à l’année 2026 toutes les structures accompagnant des
victimes de violences. Nous souhaitons pouvoir passer des conventions de partenariat avec
chacune d’entre elles d’ici à la levée de notre phase pilote à la fin de l’année 2025, et recruter une
coordinatrice pour permettre le développement effectif de notre activité et la prise en charge des
interventions en semaine.
- Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
Nous avons été accompagnés par l’association Ronalpia dans notre stratégie de changement d’échelle. Cette expérience nous a permis de faire la connaissance d’autres structures en passe
d’essaimer leur activité. Ce partage d’expérience s’est révélé nécessaire et extrêmement riche
pour parvenir à se projeter dans un développement réaliste et concret de nos activités. Il est à
notre sens impératif d’être accompagné pour structurer correctement les schémas d’essaimage et
identifier les écueils à éviter. Cet accompagnement est extrêmement complémentaire de celui qui
est offert aux associations par le biais de DAPAT Tisseur de Liens et permet une vue d’ensemble des
étapes à franchir pour essaimer dans les meilleures conditions.
- Envisagez-vous d’autres essaimages à venir ?
Nous avons, dans le même temps que pour notre antenne lyonnaise, ouvert une antenne similaire
à Chambéry. L’objectif de l’association est, par ailleurs, de couvrir l’intégralité du département de
l’Isère, raison pour laquelle nous travaillons à l’ouverture d’une troisième antenne à Bourgoin
Jallieu. Pour chacune, nous avons identifié une phase pilote avec la principale structure d’accueil,
d’écoute, d’orientation et d’hébergement du secteur. Nous ouvrirons ensuite notre dispositif de
déménagement en urgence à d’autres partenaires (France Victime, Sauvegarde l’Isère…)
Pour en savoir plus sur cette initiative solidaire et suivre leurs actions, rendez-vous sur leur site officiel et leurs réseaux sociaux :
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